C'est une icône de la culture mondiale du bar : la légendaire bouteille de Cointreau et son contenu encore plus légendaire. Une marque de spiritueux dont la notoriété est notamment due au fait qu'on la retrouve dans la liste des ingrédients de plusieurs cocktails classiques.
Sidecar. Margarita. Le Cosmopolitan. Ce ne sont là que trois cocktails qui font encore aujourd'hui partie du répertoire standard des barmen. C'est pourquoi il n'est pas étonnant que des barmen de toute la Suisse aient répondu à l'appel pour prouver leurs connaissances sur cet ingrédient de cocktail très apprécié.
Le prix à gagner n'était rien de moins qu'une visite exclusive de plusieurs jours dans les lieux qui, hier comme aujourd'hui, ont joué un rôle indispensable dans l'histoire de la liqueur d'orange incomparable.
Première partie : Angers
Quatre barmen de Suisse romande et six de Suisse alémanique se sont qualifiés pour le voyage en France grâce à leurs connaissances professionnelles et techniques. De plus, l'événement a été accompagné par Cédric Favre de Lateltin AG.
L'entreprise, dont le siège est à Winterthur, est l'importateur général de toutes les marques de Rémy-Cointreau, dont font partie, outre Rémy Martin et Cointreau, des marques comme Bruichladdich, Metaxa ou Mount Gay.
La douzaine de participants s'est rendue à Nantes, une ville qui était autrefois l'un des principaux ports commerciaux de France. Une centaine de kilomètres en amont, le long de la Loire, l'équipe a été accueillie à Angers, lieu de naissance de Cointreau, par le comité d'accueil français de Rémy Cointreau.
L'apéritif a été suivi du déjeuner sur la terrasse de La Réserve, un restaurant offrant une vue fantastique sur le célèbre château du 9e siècle.
Il y a 170 ans, les frères Édourad-Jean et Adolphe Cointreau, ont créé une distillerie non loin d'ici, dans leur confiserie, avec pour objectif de produire des liqueurs de fruits. Leur premier produit : le Guignolet d'Anjou, une liqueur de cerises locales.
Un quart de siècle plus tard, Édouard Cointreau, le fils d'Édouard-Jean, inventa la liqueur d'orange que l'on boit encore aujourd'hui. En effet, grâce à la qualité supérieure, et au sens des affaires de la dynastie Cointreau, la liqueur cristalline s'est répandue dans le monde entier depuis sa création en 1875.
Près de cent ans plus tard, la production a été transférée sur le site actuel de Saint-Barthélemy d'Anjou, car les capacités d'Angers ne suffisaient plus et les grandes quantités d'alcool facilement inflammables représentaient un risque pour la ville historique.
Deuxième partie : Saint-Barthélemy d'Anjou
Après le déjeuner, le groupe s'est rendu sur le site de production de la marque mondiale, où il a été accueilli par Valérie Quinaud. En tant que responsable des relations publiques, elle a expliqué personnellement aux personnes présentes la fabrication du Cointreau.
Des zestes d'oranges douces séchées du Maroc et du Ghana, des oranges amères de Tunisie et du Brésil et des zestes frais d'oranges douces d'Espagne sont mis à macérer dans un distillat neutre de betterave sucrière.
Celui-ci est ensuite distillé dans les alembics d'une capacité allant jusqu'à 2'500 litres - un processus qui dure environ cinq heures. Le distillat est ensuite édulcoré avec 215 grammes de sucre par litre, réduit à 40 % de volume et mis en bouteille.
Avant d'en arriver là, Carole Quinton, Master Distiller chez Cointreau (interview exclusive dans BAR NEWS 4 | 2022 du 20 septembre 2022), et son panel de dégustateurs doivent vérifier la qualité de chaque lot.
D'ailleurs, seuls les zestes arrivent à la distillerie, car les oranges fraîches sont utilisées dans les pays d'origine pour faire des jus, des conserves, des confitures ou même de la nourriture pour animaux. Si l'on mettait les besoins annuels en oranges de Cointreau sur une balance, elle indiquerait 10'000 tonnes.
Chaque année, 19 millions de bouteilles de Cointreau sont produites, chacune contenant les zestes d'environ trois oranges. Leurs huiles essentielles deviennent visibles - comme pour le pastis ou l'absinthe - lorsqu'on dilue le Cointreau dans de l'eau.
Les barmen suisses ont pu se rendre compte par eux-mêmes, lors de la dégustation qui a suivi, que d'autres arômes étaient mis en avant. Celui-ci était dirigé par Kevin Sueiro, International Brand Ambassador chez Rémy Cointreau.
Les participants attendaient avec impatience la prochaine partie de l'événement : le dîner de gala à La Richardière. L'arrivée dans cette impressionnante propriété donnait l'impression d'avoir atterri au beau milieu de l'adaptation cinématographique du prochain James Bond.
Les chauffeurs ont conduit les deux véhicules noirs à travers la forêt idyllique et le long d'une vaste prairie, pour finalement s'arrêter devant l'entrée où Alfred Cointreau attendait déjà. En tant que directeur du patrimoine, il est l'un des visages derrière la marque mondiale et représente la sixième génération de Cointreau.
C'est son arrière-grand-père qui a fait construire La Richardière entre 1929 et 1933 pour recevoir des invités nationaux et internationaux. Avec vue sur le Loir et champagne, Margarita ou Cosmopolitan à la main, on commençait une soirée inoubliable, caractérisée par de la haute cuisine, des vins raffinés, des conversations stimulantes et une dose de magie.
Musée et atelier de cocktails
Après une nuit plutôt courte, le deuxième jour a commencé tranquillement par un petit-déjeuner commun. Après avoir bu une bonne dose de café, les barmen ont remercié Alfred pour son hospitalité chaleureuse, avant que l'équipe ne se rende à nouveau sur le site de production de Cointreau. Là, Valérie Quinaud a présenté aux personnes présentes l'histoire de la marque.
L'étagère de bouteilles avec des imitations de Cointreau du monde entier ainsi que les supports publicitaires et les sujets iconiques d'autrefois ont particulièrement attiré l'attention. Les anciennes bouteilles et étiquettes ont également attiré l'attention, même s'il faut préciser que le design actuel est également en cours de renouvellement.
Sur le côté, on verra désormais les fenêtres de la distillerie d'origine et le nom de la marque, et non plus la signature d'Édouard Cointreau. L'étiquette révisée est en outre un peu plus colorée, plus ludique et (à nouveau) rectangulaire.
Avant le déjeuner, les douze participants ont été mis au défi. Deux équipes de deux se sont chargées d'un thème prédéfini pour de nouveaux Margarita-Twist.
Les trois thèmes imposés étaient "Salé", "Amer" et "Low-ABV", et ce sont les créations des barmen de Suisse alémanique qui ont le plus convaincu le jury, composé de Zoé, Marie-Charlotte et Kevin de Rémy Cointreau.
Troisième partie : Bartour Paris
Après le déjeuner, les participants ont pris le TGV d'Angers à Paris, où ils se sont installés au Grand Pigalle Hotel. Kevin, l'ambassadeur de la marque, a permis aux participants de se reposer un peu avant d'annocer la suite du programme de la soirée : trois bars avec trois concepts totalement différents.
Lors du premier tour, on était à chaque fois accueilli par un cocktail au Cointreau, le deuxième tour consistait en un extrait de la carte du bar de l'établissement.
Le coup d'envoi a été donné par le "CopperBay", un bar méditerranéen avec un établissement secondaire à Marseille, suivi du "House Garden", probablement le seul bar de la ville à se consacrer exclusivement aux boissons Low-ABV.
Le tour (officiel) des bars s'est achevée à la Mezcaleria, un excellent bar "Speakeasy" à mezcal situé dans le3e arrondissement.
Un grand merci à Lateltin AG et à l'équipe de Rémy Cointreau pour ce voyage inoubliable.
